Né en 1965, Katazutaka Otsuka est le petit-fils de Senseï Hironori Otsuka, créateur du style Wado-ryu et fils de Senseï Hironori Otsuka II, actuel Grand Maître de l'école Wado-Ryu.
Il commence à pratiquer le karaté Wado-Ryu à l'âge de 5 ans.
Mais il arrête à l'âge de 6 ans et débute le Iaido qu'il pratiquera pendant douze années.
Il étudie également d'autres arts martiaux : le Judo, le Kendo, l'Aïkido et la lutte.
Il est admis à l'université Tokai. Il devient membre du club de Iaido et gagne ensuite le championnat universitaire.
Afin d'assurer la succession du grand maître Otsuka II, il pratique en parallèle le karaté Wado-Ryu dans un club de l'université.
Après avoir été diplômé de l'université Tokai, il part étudier aux États-Unis et devient directeur du dojo Hombu (quartier général Wado-Ryu à Tokyo).
Il réside actuellement près de Montpellier.
Sur le plan Fédéral, il est reconnu 6ème dan et intègre le groupe d’expert japonais au sein de la Fédération Française de Karaté.
Quelques citations de Senseï Kazutaka Otsuka :
"Le Wado Ryu ne développe pas la masse musculaire mais plutôt la relaxation dans les mouvements."
"Wado Ryu est la voie de la paix et de l’harmonie."
"Pour le Wado Ryu, c’est différent car le style conserve son esprit traditionnel."
Il commence à pratiquer le karaté Wado-Ryu à l'âge de 5 ans.
Mais il arrête à l'âge de 6 ans et débute le Iaido qu'il pratiquera pendant douze années.
Il étudie également d'autres arts martiaux : le Judo, le Kendo, l'Aïkido et la lutte.
Il est admis à l'université Tokai. Il devient membre du club de Iaido et gagne ensuite le championnat universitaire.
Afin d'assurer la succession du grand maître Otsuka II, il pratique en parallèle le karaté Wado-Ryu dans un club de l'université.
Après avoir été diplômé de l'université Tokai, il part étudier aux États-Unis et devient directeur du dojo Hombu (quartier général Wado-Ryu à Tokyo).
Il réside actuellement près de Montpellier.
Sur le plan Fédéral, il est reconnu 6ème dan et intègre le groupe d’expert japonais au sein de la Fédération Française de Karaté.
Quelques citations de Senseï Kazutaka Otsuka :
"Le Wado Ryu ne développe pas la masse musculaire mais plutôt la relaxation dans les mouvements."
"Wado Ryu est la voie de la paix et de l’harmonie."
"Pour le Wado Ryu, c’est différent car le style conserve son esprit traditionnel."
"Le Wado-Ryu repose sur l’unité des 3 principes : Ten (le ciel), Chi (la terre) et Jin (l’homme)."
Interview accordée par Senseï Kazutaka Otsuka lors d'un stage à Angoulême en 2008 à l'Amicale Balam Bagneux et que vous pouvez retrouver sur leur site : http://balam.karate.do.free.fr/
Quels sont les principes du Wado Ryu ?
Kazutaka Otsuka : Wado Ryu est la voie de la paix et de l’harmonie.
Qu’est-ce que le Budo et pourquoi dit-on que le Wado Ryu fait parti du Budo ?
Kazutaka Otsuka : Le Budo, c’est un art martial. C’est une façon de travailler, d’être plus fort. Mais pas seulement plus fort physiquement : plus fort mentalement aussi.
Le Kobudo est plus ancien, plus traditionnel. Le Wado Ryu a été créé en 1936. Le Wado Ryu karaté do ne fait donc pas parti du kobudo mais le Wado-Ryu Jujitsu Kempo, lui, en fait parti. Et le Wado Ryu est issu du jujitsu et du karaté moderne.
Vous avez baigné dans l’esprit Wado-Ryu dès votre tendre enfance. Quelle particularité y voyiez-vous, d’un point de vue philosophique ?
Kazutaka Otsuka : Lorsque j’étais enfant, je n’aimais pas vraiment le karaté. J’aimais bouger, me dépenser, en général. C’est quand j’ai eu 17 ans que je suis revenu au karaté. Et c’est à partir de ce moment que j’ai commencé à changer mon point de vue sur le karaté, petit à petit. J’ai du apprendre à travailler différemment : Le Wado Ryu, tout particulièrement, ne développe pas la masse musculaire mais plutôt la relaxation dans les mouvements. C’est une chose que j’ai du changer car les autres sports utilisent généralement la force musculaire…
Etre le fils du Maître, n’est ce pas difficile ?
Kazutaka Otsuka : Je ne vois pas mon père dans le Maître. En pensant ainsi, non ce n’est pas difficile.
Mais si j’avais associé mon père et le Maître, cela aurait certainement été plus difficile. Le Maître et mon père sont pour moi deux personnes différentes…dans la même personne.
Comment voyez-vous le futur du karaté do ?
Kazutaka Otsuka : Avant, c’était différent…Maintenant il y a tellement d’arts martiaux différents, venant du Vietnam, de Russie, de Chine, d’Israël…Les gens ont l’embarras du choix.
Les jeunes s’intéressent beaucoup à la compétition et le karaté traditionnel est un peu plus dur à comprendre pour eux.
En France, le système est plutôt bon : les jeunes commencent par la compétition et ensuite continuent en karaté traditionnel.
Au Japon, c’est différent : ils pratiquent un karaté de compétition comme un sport et, lorsqu’ils ne peuvent plus faire de compétition, ils y restent en tant qu’entraîneur. La partie traditionnelle du karaté est en train de disparaître au Japon. En France, je n’ai pas encore ressenti cela : il reste encore des gens qui souhaitent apprendre toujours plus sur le karaté. Au Japon, les gens semblent moins intéressés par la connaissance des katas, la signification de chaque mouvement. Ils préfèrent connaître des enchaînements de coups de pieds et coups de poings. En général.
Pour le Wado Ryu, c’est différent car le style conserve son esprit traditionnel.
Ne pensez-vous pas que l’esprit de structure telle que la FFKAMA, basée sur la compétition, est en quelle que sorte à l’opposé de l’enseignement des Maîtres du Wado Ryu ?
Kazutaka Otsuka : Je crois que l’image du karaté maintenant, c’est la compétition et non plus Bruce Lee, comme ça a pu l’être précédemment. C’est pourquoi les gens se tournent vers la compétition.
Mais en France, après la compétition, les gens reviennent généralement au karaté traditionnel. En cela, c’est une bonne chose.
Pouvez-vous, vous ou le Grand Maître, faire quelque chose pour modifier les règles (basées sur les règles du Wuko), la façon dont sont arbitrées les compétitions, telles que les Wado Ryu cups, par exemple ?
Kazutaka Otsuka : Parfois, nous discutons de la manière dont on pourrait introduire quelque chose d’autre dans les compétitions (kumite ou kata). Au Japon, c’est très difficile de changer les choses établies, codifiées. En France, je ne sais pas. Peut être que cela est possible.
Selon vous, quand les gens arrêtent ils la compétition et pourquoi ?
Kazutaka Otsuka : Moi, jusqu’à 25 ans, je pouvais passer une heure, deux heures, à combattre. Après 25 ans, j’ai cherché quelque chose de différent. Si les gens s’interrogent sur une autre façon de se déplacer, se mouvoir, ils peuvent être attirés par un karaté plus traditionnel.
Quand avez-vous commence à pratiquer les arts martiaux ?
Pourquoi avoir choisi le karaté ?
Kazutaka Otsuka : J’ai commencé lorsque j’avais 6 ans, par le karaté. Mais je n’aimais pas vraiment cela ! Je l’ai dit à mon père qui m’a répondu que si j’arrêtais le karaté, je devais faire autre chose. Il m’a conseillé l’Iaïdo. Et c’est ce que j’ai pratiqué jusqu’à l’âge de 17 ans. Lorsque j’ai eu 17 ans, le Comité Wado Ryu s’inquiéta de savoir qui prendrait la succession du Maître. Tout le monde pensa à moi et donc ils me demandèrent de revenir au karaté. C’est pourquoi je suis revenu au karaté.
Le Fondateur changea la façon d’entraîner l’actuel Maître lorsque ce dernier eu 40 ans, afin de lui transmettre encore plus.
Avez-vous l’impression que c’est aussi le cas pour vous ?
Kazutaka Otsuka : Je n’ai pas cette impression. Je continue tout simplement à faire mon maximum. Et cela me convient très bien.
Vue de l’extérieur, cela peut sembler difficile car mon père est toujours présent pour me dire ce que je dois faire ou non, comment je dois le faire… même si j’ai 40 ans !
Mais il faut voir que c’est le Maître qui parle dans ces cas là, et non mon père. C’est pourquoi je l’écoute.
Quel genre d’enfant étiez-vous ?
Kazutaka Otsuka : Je n’ai pas étudié du tout. Enfant, je jouais toute la journée ! Lorsque je suis né, je ne respirais pas. Le docteur m’a soulevé par les jambes et tapé dans le dos plusieurs fois, en vain. J’ai pu respirer grâce à un respirateur. Suite à cela, le docteur informa mes parents que je pourrais avoir des problèmes cérébraux. Cela les a vraiment inquiétés. C’est pour cela qu’ils ne m’ont pas poussé à faire des études : l’important pour eux était que je reste en bonne santé ! Et j’ai passé mon temps à jouer ! Mais j’ai du rattraper le retard ensuite, afin d’avoir un bon niveau général.
Quels furent vos Maîtres (en iaido, judo,…) ?
Kazutaka Otsuka : Iaido: Maitre Tsumura, le dernier élève de Maitre Hakudo Nakayama.
Judo: J’ai étudié le judo au lycée. J’ai suivi un cursus équivalent au ‘sport études’ et il y avait plusieurs classes de judo. Mais mon premier choix a été de suivre des cours de kendo. A ce moment là, je pratiquais déjà le iaïdo et je maniais donc le kendo comme le iaïdo. Au bout de 2 semaines, la façon dont je frappais mes partenaires avec le Shinai (sabre de bambou) fit que plus personne ne voulait travailler avec moi car cela leur faisait top mal. Finalement, le Maitre d’Iaïdo me dit d’aller faire du judo. Donc je suis allé au judo. A mon lycée, un tournoi était organise chaque année. Je n’ai jamais perdu. J’ai toujours gagné, car en même temps je pratiquais la lutte. Et la lutte et le judo ont beaucoup de similitudes.
Vous souvenez-vous d’une anecdote qui vous aurait marquée, liée à votre pratique du karaté ?
Kazutaka Otsuka : Alors que je donnais un cours de combat, j’ai réalisais que faire combat avec les enfants était plus facile qu’avec les adultes. Et je me suis demandé pourquoi je ne pourrais pas faire combat en gardant les mêmes sensations que lorsque je combats avec un enfant. Faire combat avec un enfant, c’est tout simplement jouer : je peux faire tout ce que je veux, avec contrôle.
C’est l’idée. Si vous voyez votre adversaire comme quelqu’un de fort, vous risquez de le craindre, d’avoir peur. (Et donc de perdre). Ne pensez pas ainsi. : jouez.
Après avoir eu cette pensée, les choses m’ont semblé plus faciles.
Vous est-il arrivé de vous blesser en pratiquant le karaté ?
Kazutaka Otsuka : Oui… Je ne me suis jamais blessé au Japon, mais ici, en France. Malheureusement !
Je pense que pratiquer combat tout le temps m’avait rendu fort. Je ne redoutais personne au combat.
Lorsque je suis arrive en France, la première fois que j’ai repris l’entraînement, ma tête a heurté le poing de mon partenaire et est partie violemment en arrière : le coup du lapin. C’est la blessure la plus importante que j’ai eue.
Combien même vous développez, entraînez, votre corps, il aura toujours des points faibles que vous ne pourrez pas protéger.
Quel est votre kata favori ?
Kazutaka Otsuka : Chinto. C’est un kata simple mais avec beaucoup de détails. Et si vous oubliez ces détails, Chinto ne sera pas un bon kata. Très simple mais très difficile.
Quel est le passage de grade qui vous a le plus marqué ?
Kazutaka Otsuka : Pour moi ? Je n’ai jamais fait de passage de grade.
Pratiquez-vous la méditation ?
Kazutaka Otsuka : Je n’ai jamais étudié la méditation. Mais j’ai ma manière propre de méditer : je me mets en position Naihanchi dachi et donne des coups de poings dans le vide pendant une heure. C’est un mouvement répétitif et lassant donc au bout de quelque temps, on pense à autre chose, aux problèmes, à tout. Alors, j’essaie d’apporter une solution à chaque pensée qui se présente. Tout en continuant à donner des coups de poings. Une pensée s’en va, une autre arrive. Ainsi de suite jusqu’au moment où, soudainement, on ne pense plus à rien. On a l’esprit vide pendant un moment. Un moment pas très long, peut être 2/3 secondes, je ne sais pas. Et pendant cet instant, on se sent vraiment bien.
Que vous a apporté la pratique d’autres arts martiaux comme le Iaido dans votre Karaté ?
Kazutaka Otsuka : Les arts martiaux sont finalement un peu tous pareils. C’est une façon d’apprendre comment utiliser son corps, son centre et comment contrôler ce dernier. Si on sait contrôler ce point, l’Iaïdo, le kendo, le judo, (…) c’est la même chose.
Quels sont vos loisirs ?
Kazutaka Otsuka : J’aime beaucoup sculpter le bois. Je n’ai jamais suivi de cours avec un professeur d’art. Je le fais seulement comme je le sens. Je taille, je taille et tout à coup, j’y vois une forme. Je pense que c’est aussi une bonne activité pour mon karaté. En effet, lorsque l’on fait un kata, il faut de l’imagination pour voir pourquoi tel mouvement est ainsi et non autrement. Et sculpter développe l’imagination.
Qui, parmi les karatékas que vous avez rencontrés, vous semble à part ?
Kazutaka Otsuka : Karatekas…tous un peu pareils ! Un des élèves Wado Ryu créa un dojo à l’université où il étudiait le français, à Dijon. Depuis il est revenu au Japon et continue à enseigner le Wado Ryu. Ce Sensei est vraiment intéressant : il essaie de sauver le monde. Parfois il collecte des fonds pour les personnes les plus pauvres des pays en voie de développement, d’autres fois il s’y rend directement pour aider sur place. (Malheureusement, ce Sensei nous a quittés prématurément au printemps)
Avez-vous un entraînement personnel ?
Kazutaka Otsuka : Un entraînement personnel ? Travailler les bases, c’est tout. Rien de spécial.
Que vous a apporté le karaté ?
Kazutaka Otsuka : De l’imagination. Voir les choses sous différents angles.
Avez-vous fait de la compétition ?
Kazutaka Otsuka : Non, jamais.
Quand avez-vous commencé à enseigner ?
Kazutaka Otsuka : Lorsque j’ai eu 22 ans, après avoir été diplômé de l’université, j’ai commencé à enseigner au Dojo, au siège du Wado Ryu.
Quels sont les points que vous aimez souligner dans votre enseignement ? Quels sont les points qu’il vous semble important d’enseigner ?
Kazutaka Otsuka : Premièrement, être relâché. Etre relâché est très difficile.
Ensuite, comment contrôler son centre du corps. Lorsqu’on comprend ces deux points, on peut se déplacer en changeant de direction facilement, faire différents mouvements. Ce qu’il faut c’est le ressentir et non la compréhension intellectuelle.
Que vous apporte le fait d’enseigner ?
Kazutaka Otsuka : Enseigner c’est pour moi étudier. Lorsque j’enseigne, je comprends quel point je n’ai pas parfaitement compris. J’ai toujours un retour des élèves. Enseigner, c’est très important pour moi et cela m’apporte beaucoup.
Que pensez-vous de la pratique du makihura et de l’endurcissement ?
Kazutaka Otsuka : Makihura ? J’en ai fait beaucoup lorsque j’étais étudiant, à l’université. Une fois, alors que j’en faisais, un morceau de peau de mon poing s’est arraché. On voyait l’os et il y avait du sang partout. Je n’aime pas trop cette pratique : je pense que ce n’est plus adapté. De nos jours, il y a de bons outils d’exercice, comme les punching ball par exemple, qui sont plus adaptés que le makihura, à mon avis.
D’après vous, quelle est la principale qualité que doit avoir un karatéka ?
Kazutaka Otsuka : Ca dépend des personnes. Travailler, et comprendre les choses. Mais cela dépend du Sensei et de sa façon d’enseigner, car il est possible de modifier la personnalité des autres, de les influencer, au travers de la pratique.
Que diriez-vous à quelqu’un qui souhaite commencer le karaté ?
Kazutaka Otsuka : Karaté c’est bien mais ça n’est pas comme les autres sports comme le basket, le football,… Dans les autres sports, si on dispose d’un ballon sans connaître les règles, sans avoir de connaissances particulières, on peut quand même jouer avec les autres. Pour le karaté, jouer avec les autres sans avoir de bases, c’est dangereux ! Il faut apprendre les bases d’abord. C’est très important de comprendre cela.
Quels livres conseillerez-vous à un pratiquant d’arts martiaux ?
Kazutaka Otsuka : Ceux du Wado Ryu sont tous bien ! ;-) Tout particulièrement le Karaté n°1, traduit en anglais mais pas encore en français. Ce livre contient beaucoup d’explications de la philosophie du Wado Ryu. Il y a aussi de très bons livres, non traduits en anglais ou en français, comme les biographies des samouraïs.
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